jump to navigation

A qui profite l’uranium nigérien ? août 17, 2007

Posted by starbucker in Niger, Uranium.
add a comment

D’un côté, des discours sur l’aide au développement, de l’autre le pillage des matières premières

Le groupe français Areva vient de renouveler ses contrats miniers avec le Niger. Avec effet rétroactif au 1er janvier, Areva enlèvera ou achètera cette année dans ce pays plus de 3 000 tonnes d’uranium métal à 40 000 FCFA (61 euros) le kilo contre 27 300 (42 euros) à ce jour, soit une augmentation de l’ordre de 50 %.

Pourtant, ce prix est à peine le tiers de celui pratiqué aujourd’hui sur le marché spot (126 000 FCFA, soit 192 euros). Malgré les dénégations officielles des groupes miniers, le prix spot reste la référence confidentielle pour les contrats à cinq ou dix ans. De plus, le cours de l’uranium n’est pas près de s’effondrer, puisque la demande à l’échelle mondiale peut être estimée à 80 000 tonnes pour une production effective de 46 700.

A la lumière de ce nouveau contrat, deux questions se posent. La première ressort des rapports entre le groupe français et les autorités nigériennes. Alors que, depuis des décennies, les prix sont renégociés chaque année en octobre, pourquoi Areva conclut cette année une convention à la fin juillet en acceptant une rémunération en hausse de 50 % ? La seconde se rapporte, plus généralement, à l’ordre économique mondial. Comment expliquer que l’ONU définisse en 2000, avec solennité, les objectifs du millénaire en matière de développement pour réduire la pauvreté de 50 % d’ici à 2015, et que les matières premières indispensables à la consommation des puissants soient extorquées à bas prix à des pays qu’elle-même classe parmi les plus  » pauvres  » ?

On peut avancer quelques éléments de réponse à la première question. Si Areva s’est assuré, dès septembre 2004, le riche gisement d’Imouraren (nord) (4 000 tonnes par an en 2012), les permis de recherche d’uranium, accordés par le Niger en 2006 et avril 2007, ont remis en cause son monopole traditionnel. Ces deux dernières années, Areva a acquis quatre des trente-huit permis répartis sur quinze sites. L’ouverture s’est faite notamment vers l’Afrique du Sud, l’Australie, le Canada et la Chine. La volonté des autorités nigériennes de diversifier leurs partenaires a poussé Areva à se montrer plus à l’écoute des revendications du Niger en matière de prix.

A cela s’ajoutent les récents déboires de ses représentants sur place, un ancien attaché de défense à l’ambassade de France au Niger et un ancien diplomate fraîchement reconvertis, tous deux expulsés en avril et en juillet car soupçonnés d’intelligence avec le Mouvement nigérien pour la justice (MNJ), expression d’une rébellion touareg réanimée en février.

Si la crise politique en germe entre la France et le Niger semble dépassée au regard de la visite à Niamey du nouveau secrétaire d’Etat français à la coopération, Jean-Marie Bockel, la seconde question continue de se poser avec une cruelle acuité pour le peuple nigérien. Selon les critères de l’indice de développement humain, retenus par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Niger occupe la dernière position dans le classement de l’ensemble des pays du monde. Cette place est largement due au très fort taux d’analphabétisme (89 %), plus sensible encore chez les femmes.

Pourtant, l’uranium du Niger est enlevé par les groupes miniers, dont le français Areva en premier lieu, au tiers du cours mondial, et l’énergie nucléaire est la parade choisie par les puissances industrielles pour limiter le réchauffement de la planète et préserver l’équilibre des écosystèmes.

Sauvegarder la planète en maintenant dans la misère la majorité de la population qui vit dans ses espaces recélant l’indispensable source d’énergie ? Cette extravagante conduite politique du monde alimente à peine la mauvaise conscience des instances internationales. A l’ONU et dans d’autres enceintes, il est de bon ton de ressasser, non sans condescendance, l’impérieuse nécessité d’accroître l’aide publique au développement quand la théorie du pillage des matières premières n’est pas aussi morte qu’on le croit – à l’image de ce qui se passe au Niger.

Les objectifs du millénaire, la nouvelle ligne Maginot de la bonne conscience universelle, ne font plus que nourrir des colloques et des fonctionnaires internationaux, peu attentifs à la réalité des rapports de force qui scellent le contenu des contrats et conventions signés par des groupes miniers au Niger, en Afrique ou ailleurs dans le monde.

Guy Labertit

Conseiller Afrique de la Fondation Jean-Jaurès

 

Source Le Monde

Le Kremlin défie l’Amérique en Asie centrale août 17, 2007

Posted by starbucker in Géopolitique.
add a comment

HIER, un ambitieux sommet des pays d’Asie centrale. Aujourd’hui, des exercices militaires de grande envergure avec la Chine. Vladimir Poutine multiplie ses efforts pour défendre dans la région les ambitions russes de superpuissance. À Bichkek, la capitale du Kirghizstan, le chef du Kremlin s’est certes contenté hier de parler d’ « amitié » et de « sécurité » lors de la rencontre annuelle de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS). Une organisation créée en 2001 pour lutter contre le terrorisme régional et qui regroupe autour de la Russie et de la Chine quatre pays d’Asie centrale (Kazakhstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Kirghizstan). Mais, au fil des ans et du regain d’assurance de la diplomatie russe, l’OCS a pris les allures d’organisation anti-américaine. Invité en observateur à Bichkek, le président iranien n’a d’ailleurs pas tardé à le rappeler.

Aux côtés de Vladimir Poutine et de Hu Jintao, le président chinois, Mahmoud Ahmadinejad s’est lancé dans une diatribe contre Washington et son projet de bouclier antimissile. Un programme auquel s’oppose Moscou. «   Un tel projet va au-delà de la menace contre un pays. Cela concerne la majeure partie du continent, toute l’Asie  » , a fustigé Mahmoud Ahmadinejad. Des propos qui ont dû d’autant plus agacer Washington que Hu Jintao s’est empressé d’apporter son amitié au président iranien, s’affirmant «   prêt à améliorer la coopération avec l’Iran dans tous les domaines et à tous les niveaux   » . Quant à Vladimir Poutine, qui souhaite voir Téhéran devenir un membre à part entière de l’OCS, il s’est dit « convaincu » que «   toutes les tentatives de résoudre seul les problèmes mondiaux et régionaux sont vaines  » . Un message adressé à Washington. «   Moscou ne veut pas devenir un gendarme du monde, mais ne veut pas être faible par rapport à Washington  !  » , explique Ivan Safranchuk, le directeur à Moscou du bureau du World Security Institute basé à Washington. En Russie, la diplomatie offensive de Vladimir Poutine est d’autant plus populaire qu’elle fait oublier les tergiversations pro-américaines de la présidence Eltsine : «   Le Kremlin s’est rendu compte que Washington ne le prend pas au sérieux. C’est vécu ici comme une insulte…   » , insiste Ivan Safranchuk. «   Du coup, on peut s’interroger sur les ambitions des exercices militaires russo-chinois d’aujourd’hui : Moscou envoie aussi un message à l’Otan et aux États-Unis.   » «Un message à l’Otan» Ainsi, aux États-Unis, ces exercices militaires et le sommet de Bichkek sont-ils interprétés comme une tentative de la part du Kremlin de contrer l’influence américaine en Asie centrale. Une région d’autant plus stratégique qu’elle est riche en hydrocarbures. Pour la première fois, le président turkmène a d’ailleurs participé à la rencontre de l’OCS, hier. Hasard ou non, ces derniers mois, le Turkménistan, dont les réserves en gaz représenteraient jusqu’à un cinquième du total mondial, a signé des accords avec la Chine et la Russie. Autant de coups durs pour les États-Unis, qui espéraient se rapprocher de ce pays afin de mieux saper l’influence régionale de l’Iran. «   L’OCS a été un succès politique et, logiquement, ses membres cherchent à étendre leur coopération dans l’économie des hydrocarbures  » , prévient Jibek Syzdykova, directeur du Centre moscovite des études d’Asie centrale et du Caucase. «   La Russie et la Chine ont des intérêts communs pour créer un contre-pouvoir géopolitique aux États-Unis. C’est la première fois qu’une organisation a uni les deux pays qui ont fortement influencé l’histoire de l’Asie centrale .  » Autre première aujourd’hui : tous les pays de l’OCS participeront, en présence de Vladimir Poutine et de Hu Jintao, aux manoeuvres qui, au milieu de l’Oural, vont voir 6 500 soldats Russes et Chinois s’entraîner ensemble.

Source Le Figaro

La Chine souhaite un plus large accès aux ressources énergétiques de la Russie août 17, 2007

Posted by starbucker in Chine, Energie, Russie.
add a comment

Le président chinois a rencontré Vladimir Poutine lors d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) consacré aux questions de sécurité, mais qui lui a permis également d’aborder les problèmes de fourniture de gaz et de pétrole. Hu Jintao a tenté, une nouvelle fois, de convaincre son homologue russe de lui ouvrir plus largement l’accès à ses réserves d’hydrocarbures.

Hu Jintao aura fait honneur à l’Année de la Chine en Russie. Après avoir assisté, hier, à Bichkek, capitale du Kirghizistan, avec ses homologues russe, kazakh, kirghize, tadjik, ouzbek et iranien (ce dernier avec statut d’observateur seulement) au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, le président chinois retrouve, aujourd’hui, une nouvelle fois Vladimir Poutine dans l’Oural russe pour suivre des exercices militaires conjoints (lire ci-dessous). Avec cette quatrième visite présidentielle en Russie, Hu Jintao espère convaincre son grand voisin de la sincérité de ses intentions. Si les deux pays se sont longtemps affrontés politiquement, et même militairement – en 1969 le long de la rivière Oussouri -, leur opposition commune aux projets jugés « hégémoniques » des Etats-Unis a facilité le réchauffement de leurs relations dès le début des années 1990. Leur rapprochement a, depuis, été surtout précipité par la volonté de Pékin de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement énergétique, capables d’alimenter la folle croissance économique – environ 10 % par an depuis vingt ans – qui a conduit la Chine à être aujourd’hui le deuxième importateur mondial d’hydrocarbures.

Livraisons par voie ferrée

A chacun de ses entretiens bilatéraux, Hu Jintao essaye ainsi de convaincre Vladimir Poutine de lui ouvrir plus généreusement ses immenses réserves de pétrole et de gaz. Les livraisons de pétrole russe sont pour l’instant limitées à de coûteux et complexes transferts par voie ferrée. Sur les 15 millions de tonnes de brut promises en 2006, seules 10 millions auraient effectivement franchi la frontière. Pour doper ces flux, qui ne satisfont, pour l’instant, que 15 % de la demande chinoise, Pékin presse Moscou de le laisser accéder au futur oléoduc géant reliant l’est de la Sibérie à Nakhodka, un port de la côte pacifique. Mais l’opposition des autorités japonaises, qui avaient initié et financé l’essentiel de ce projet pharaonique, complique la donne.

Cherchant à réduire sa dépendance au pétrole et surtout au charbon (75 % de sa production d’électricité), la Chine lorgne également, depuis quelques années, les réserves russes de gaz naturel et pousse deux projets de gazoducs en provenance de Russie. Un premier la relierait aux champs de la Sibérie orientale, un autre aux réserves de la Sibérie occidentale. « Les deux pays soutiennent théoriquement ces pipelines. La Russie y voit une occasion de diversifier ses marchés. La Chine a d’énormes besoins. Mais leur accord achoppe sur des questions financières », explique John Harris, un expert du Cera ( Cambridge Energy Research Associates) à Pékin. Contrôlant toujours les prix du gaz naturel sur son territoire, la Chine refuse de payer ses commandes internationales au prix du marché mondial et demande à Moscou d’importants rabais.

La méfiance persiste

Si les autorités russes se réjouissent du rapprochement avec Pékin et de l’envolée de leurs échanges commerciaux bilatéraux – qui pourraient atteindre 80 milliards de dollars en 2010 -, elles restent toujours très méfiantes à l’égard de leur ambitieux partenaire. La Russie est hantée par la peur d’être submergée démographiquement par la Chine dans une Sibérie orientale qu’elle a bien du mal à peupler. Dans les trois provinces frontalières de la région, près de 130 millions de Chinois, dont de nombreux travailleurs faisant la navette à travers la frontière, font face à 7,5 millions de Russes. En outre, la Chine pousse ses pions dans d’anciennes chasses gardées de la Russie, notamment en Azerbaïdjan et au Kazakhstan. Dans ce pays stratégique (lire ci-dessous) qui pourrait devenir le quatrième exportateur mondial d’or noir à l’horizon 2015, le numéro un chinois du pétrole, CNPC (Compagnie nationale du pétrole de Chine), a déboursé rien de moins que 4,18 milliards de dollars pour acquérir Petrokazakhstan, richement doté en réserves potentielles. La Chine a aussi inauguré fin 2005 l’oléoduc Atasu-Alashankou, le premier construit hors de ses frontières, pour 700 millions de dollars. Il doit fournir dans un premier temps 10 millions de tonnes de pétrole par an. Autant que la Russie.

 

Source Les Echos

La Sonatrach vendra son gaz en France en 2010 août 17, 2007

Posted by starbucker in Algérie, France, Gaz.
add a comment

Le groupe public algérien compte sur sa proximité avec l’Europe pour y distribuer directement son gaz à des prix inférieurs à ceux de la concurrence.

Sonatrach va vendre directement du gaz sur le marché français, à partir de 2010 et pendant dix ans. La nouvelle a été annoncée officiellement par la compagnie publique algérienne sur son site Internet. La distribution du gaz algérien en France sera assurée par une filiale totalement contrôlée par l’entreprise étatique, en cours de création.

Pour s’installer sur le marché français, le géant gazier algérien a signé fin 2006 un accord avec Gaz de France (GDF) portant sur la réservation d’une capacité de regazéification de 1 milliard de m3 sur le terminal de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique). La compagnie publique algérienne souhaite acquérir d’autres capacités de regazéification en France. Le terminal de Fos l’intéresse particulièrement.

Deuxième exportateur mondial de GNL en 2006, la Sonatrach ambitionne de devenir à terme un acteur majeur sur le marché européen de la distribution du gaz. À l’horizon 2015, la compagnie publique algérienne a comme objectif de réaliser 30 % de son chiffre d’affaires à l’étranger. Le groupe algérien compte beaucoup sur la proximité de ses installations avec l’Europe du Sud pour y vendre directement son gaz à des prix inférieurs à la concurrence.

PARTENARIAT STRATEGIQUE

Il s’est associé à tous les grands projets de gazoducs en cours de construction entre la côte africaine et la Sardaigne, d’une part, et l’Espagne, de l’autre. Des projets essentiels pour partir à la conquête des marchés espagnol (2 milliards de mètres cubes) et italien. Il a aussi pris plus de 2 % du capital de la société portugaise EDP, avec qui il a noué un partenariat stratégique.  » Nous avons acquis des parts dans la société portugaise EDP qui nous ouvre les portes non seulement du marché portugais, mais de l’ensemble du marché ibérique. C’est le genre de partenariat que nous souhaitons développer avec d’autres entreprises européennes de l’aval gazier « , explique le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil.

Mais le groupe vise plus loin. En Angleterre, où il est présent depuis 2005, il espère porter à 5 milliards de mètres cubes ses capacités de réservations sur le terminal d’Isle of Grain. Il envisage aussi de prendre des capacités de stockage sur le terminal gazier de Rotterdam.

Pour faciliter son expansion, il a décidé d’assurer par ses propres moyens 35 % de ses exportations de gaz en 2010 et 50 % en 2015. Aussi a-t-il commencé à renforcer ses moyens de transports maritimes d’hydrocarbures avec l’acquisition récente du méthanier Medmax I d’une capacité de 75.500 m3. Un second méthanier de même capacité devrait être mis en service en 2008. En tout, Sonatrach disposera d’une flotte de neuf bateaux-citernes.

 

Source La Tribune